Mon premier coup d’œil sur Alexandrie

Intrigué, je me suis levé pour regarder par la fenêtre, j’aperçus alors les vagues de la méditerranée qui venaient s’abattre à tour de rôle sur ces énormes briques triangulaires placées sur cette limite de la mer. Sur l’une d’elles se posent deux individus ?est-ce des amoureux ? Ça devrait être romantique de se trouver dans un tel endroit avec sa bien-aimée me disais-je. https://www.egypte-voyage.net/pourquoi-visiter-la-ville-dalexandrie-en-egypte/

A quelques mètres de ces gens, vers la droite un groupe d’enfants courent derrière un ballon sur cette partie de la plage. A proximité de ces mômes, j’aperçus une scène qui me laissa bouche bée. En effet deux femmes, vêtues toutes de jilbabs (long habit couvrant tout le corps de la femme) noirs pénétrèrent dans la mer et se mirent à nager, comme ça, sans gêne. Je me demandais si c’est ainsi que toutes les femmes de ce pays doivent nager mais j’ai automatiquement bouté cette idée de ma tête quand j’aperçus une autre femme en tenu légère les rejoindre.

Juste devant la bordure qui limite la plage se trouve l’une des principales routes d’Alexandrie : shaari el Geich. Elle est constituée de deux voies (aller et retour) qui attendraient chacune environ 10m de largeur au moins. Sur le trottoir, quelques personnes semblaient attendre les transports communs alors que les plus pressées arrêtaient des taxis.

Je remarquai toute la difficulté que rencontre deux hommes d’âges moyens à traverser cette route car non seulement les engins roulent à une vitesse digne d’une piste de formule 1 mais aussi à la carence des feux tricolores sur cette partie de la route.

Je regardai les voitures roulées dans les deux directions tout en essayant de comprendre leur système d’immatriculation quand soudain une dispute éclata en bas de l’immeuble voisin entre deux hommes. Deux autres monsieur tentèrent vaille que vaille de les empêcher d’en venir aux poings. Ils criaient tellement fort l’un sur l’autre que je les entendais comme s’ils se trouvaient dans la même pièce que moi. Par contre ils parlaient arabe, je comprenais absolument rien mais vu le contexte je ne pense pas qu’ils partiront en vacances ensemble.

A côté de ce brouhaha qui semble ne pas s’arrêter de sitôt se trouvait un groupe de femmes accompagné de quelques enfants faisant la queue devant une boutique contenant l’unique four du quartier. J’ai eu ailleurs l’occasion de tester le pain égyptien et le moins que je puisse dire est que c’est très différents des baguettes de pain classique qu’on possède au Niger de par son goût mais surtout par sa forme. En effet, leur pain a une forme circulaire d’environ 20 cm de diamètre et un contenu complètement vide, on dirait une sorte de deux feuillets ronds superposées l’un sur l’autre

Inopinément une femme sortit de la boutique portant sur sa tête une espèce de grillage rectangulaire à base de bois et de fils de fer sur laquelle est éparpillée une douzaine de pains. Elle essayait de se frayer un chemin tant bien que mal au milieu de ces belliqueux quand soudain l’un des pacificateurs a été poussé par le plus déterminé des bagarreurs et il heurta la porteuse de pain. Cette dernière tituba mais arriva à reprendre son équilibre. Malheureusement pour elle, plus de la moitié de ses pains se retrouvèrent au sol.

J’entendis mon tuteur qui était au salon et qui parlait au téléphone vraisemblablement a un membre de la famille m’appeler pour que je puisse échanger avec son interlocuteur. Je ne pouvais pas le faire attendre, je pris aussitôt congé de la fenêtre. Un quart d’heure plus tard quand j’eus raccroché, je revins regarder par la fenêtre mais le quartier est redevenu calme, vide. J’aurai tellement aimé connaitre la fin. Est-ce la naissance d’une nouvelle dispute entre la femme et le pacificateur ? Va-t-elle ramasser ou abandonner ses pains tombés ? Toujours est-il que je n’ai pas regretté d’avoir couru pour aller répondre au téléphone car l’interlocuteur, c’était ma maman.